Atelier en résidence
Et la roue tournait encore ...
Instants
Sa roue tournait encore. Job, le veilleur perché dans l’ouverture de l’appentis surplombe le moulin.
D’ici je veille, enfin je surveille se dit-il souriant. Tiens, des visiteurs ! Encore des curieux, ou....des passionnés ? L’avenir me le dira.
Ici, c’est comme un aimant, les gens sont attirés. C’est le miracle de l’eau, le bruissement, la légère brume au-dessus, quelques libellules, un martin-pêcheur.
Les pas sont discrets sur la mousse tendre. Les polypodes généreux frémissent parsemés des gouttelettes voltigeant autour de la roue à aubes. Une féerie de vie, d’énergie, de liberté.
Pour les quidams, rien à voir avec leur quotidien, leur routine, leur ennui
peut-être ?
Ici, chaque instant est unique, imprévisible, étonnant. Tiens le cheval, c’est Crumble, le privilégié des privilégiés, seigneur en son domaine, libre dans son pré verdoyant et généreux.
C’est un endroit dont on rêve, le cœur s’y repose, les pensées s’apaisent, le vide salutaire s’installe.
Rythmé par l’incessante ronde de la roue, le temps est suspendu, les visiteurs s’allongent dans le pré. C’est l’été. Il fait presque chaud. Le temps s’étire. C’est bienfaisant.
Soudain, c’est déjà le soir. Sa roue tourne encore. Anne G.
Ecrire les odeurs
La senteur du Chèvrefeuille
Au doux Printemps de mai
C’est ton Sourire qui m’accueille
Comme une Offrande improvisée
L’Ajonc d’Or et le Genêt
Au Parfum sucré-salé
Les Clapots iodés de la Mer
Sur le Sable mouillé
Mois de Mai
Mois des arômes apprivoisés
Entre Avril et Juin je respire ta Senteur égayée
Elle a la Fragrance chantante
D’un temps de Paix à savourer
Sylvie L.D.
Elle entra dans la pièce,un bouquet de roses pâles à la main. Ces roses n'avaient aucune odeur, pas comme les roses de Damas auxquelles il pensa aussitôt.
Sa peau cuivrée exhalait un parfum oriental qui emplissait l'espace. On aurait pu croire qu'il allait évincer toutes les autres odeurs et pourtant en s'approchant d'elle pour l'embrasser, il sentit sur ses lèvres l'arôme plus subtil et discret du thé et des pâtisseries.
Était-ce réel ou imaginaire?
C'est en tout cas comme cela qu'il la voyait et elle le ramenait au Liban.
Il ferma les yeux et plongea le nez dans sa longue chevelure. Il est alors au hammam dans les vapeurs chaudes des bains, respirant le miel et le savon d'Alep sur les peaux gorgées de soleil. Elle était toutes les femmes d'un pays dont il rêvait. Dominique M.
L'atelier critique littéraire se réunit chaque mois. Il a lu :
Une vie - G. de Maupassant
Jeanne a 17 ans quand elle sort du couvent. Elle ne rêve que d’une chose, rencontrer l’amour. Ce sera chose faite quand lui sera présenté le vicomte Julien de Lamare qui devra garantir le bonheur de toute une vie. Mais Jeanne, frêle jeune fille rêveuse n’est pas préparée à la dureté de l’existence.
Les étoiles s'éteignent à l'aube - R. Wagamese
Ça commence comme ça : “Il fit sortir la vieille jument de l’enclos et la mena jusqu’au portail qui donnait sur le champ.” Franklin est élevé par le vieil homme et ne voit pas son père, sinon qu’entre deux beuveries. C’est pourtant Franklin qui accompagnera Eldon le père jusqu’à sa dernière demeure là haut dans la montagne.
Un magnifique récit à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Une histoire de transmission, de vérité et d’amour.
Un coeur simple - G. Flaubert
Elle s'appelle Félicité et restera au service de Madame Aubin sa vie durant. Flaubert lui rend hommage avec splendeur. Son empathie envers autrui, accentuée par une conscience du devoir religieux font que Félicité vit pour les autres plutôt que pour elle-même. Cette grande naïve au coeur pur le don de s'attacher à tout être vivant qui manifeste peu d'intérêt pour son humble personne.
Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de bain Amandine Dhée
Des éclats de vie au travers du regard de l'enfance, et le monde qu'on devine derrière. C'est acidulé, sensible et touchant. Avec une expression troussée de jolies trouvailles. Un petit livre qui fait écho à l'enfant qui reste en chacun de nous.
Citation du jour :
"La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit."
Dit Rosalie à Jeanne - G. de Maupassant
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